Marina Kouakou
Une journaliste numérique et fondatrice d'Influencemag.ci, un média lancé en 2022 pour promouvoir l'autonomisation des jeunes filles et des femmes africaines par l'éducation. Elle aborde également des questions de société, notamment les défis environnementaux. Son engagement vise à sensibiliser sur l'interconnexion entre ces enjeux et à inspirer des solutions durables.
Lahou-Kpanda : Histoires de résilience au cœur d’une crise environnementale
Le village de Lahou-Kpanda, situé à 150 km à l'ouest d'Abidjan, est pris au piège entre la mer et la lagune. Depuis les années 1970, il subit une crise environnementale marquée par l’érosion côtière, la montée des eaux et l’ensablement, qui mettent en péril les habitations et les moyens de subsistance, principalement la pêche. Le 17 octobre 2024, des gouttes de pluie légères inondent le village, remplissant les maisons d'eau. L’érosion continue de ronger les terres, menaçant directement les 2 127 habitants de Lahou-Kpanda,ainsi que 7 000 autres personnes dans la région de Grand-Laho.
Les pêcheurs en difficulté
De plus, l’érosion affecte l’activité économique des habitants. Les pêcheurs, qui gagnent bien leur vie, voient leurs revenus chuter drastiquement. « Avant, je pouvais gagner jusqu'à 200 000 FCFA par jour. Maintenant, avec dix filets, je ne ramène presque rien », se plaint Minsun Assé. Selon un rapport de la Banque mondiale, la dégradation des côtes, y compris l’érosion, coûte environ 3,8 milliards de dollars (2 356 milliards FCFA) par an à l'Afrique de l’Ouest, incluant la Côte d’Ivoire.
Les initiatives locales"
Pour lutter contre l’érosion, des actions locales sont mises en place. L'association Mangrove, composée de jeunes du village et soutenue par le Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA), a planté 12 500 jeunes mangroves en mars 2024. Selon Jean-Baptiste Kassi, Coordinateur dudit programme, « des compensations seront versées aux pêcheurs et aux personnes touchées avant de commencer les travaux de stabilisation des côtes »..
L’érosion côtière, un problème sérieux
L'érosion côtière a peu à peu englouti le village. « La partie la plus ancienne a déjà disparu sous les eaux. Plusieurs pêcheurs sont morts à cause de l'ensablement », confie le Notable Dagui Attawa. Le cimetière a également cédé, exposant les restes des défunts à la mer. « Tous mes grands-parents y étaient enterrés, mais il ne reste plus rien », déplore Lavry Ivan
Les femmes se reconvertissent."
Face à cette crise, les femmes de la localité prennent des initiatives. Elles diversifient leurs activités, notamment en transformant le manioc pour produire de l’attiéké (semoule de manioc). « Il faut nourrir nos familles », explique Edwige Leba, une ancienne mareyeuse reconvertie en commerçante.